La parurésie est un véritable handicap aux toilettes
Il existe souvent des situations insolites lors de la fréquentation des toilettes publiques. Alors, vous avez surement déjà connu la désagréable expérience d’éprouver une difficulté voir une incapacité à uriner à coté d’autres personnes dans les sanitaires d’une entreprise ou d’un restaurant. Si cela peut vous rassurer, cet inconfort à uriner en présence d’autrui est assez fréquent tant il touche de personnes. Cette complication à exécuter un acte anodin transforme le quotidien de beaucoup de gens en calvaire lorsque la sonnette de la miction raisonne dans leur cerveau.
L’urophobie ou le syndrome de la vessie timide
La parurésie désigne une pathologie méconnue mais fréquente. Dailleurs son nom savant n’arrange pas la diffusion de sa connaissance. En fait, elle est plus connue comme le syndrome de la vessie timide ou bien de l’urophobie. Ces terminologies sont bien plus parlantes pour qualifier l’incommodité ou l’inaptitude à uriner dans des toilettes publiques lorsque d’autres personnes sont présentes à proximité.
La parurésie se caractérise par une gêne importante en présence de contraintes. Elle est intimement liée à la miction en compagnie d’autres individus qui peuvent observer ou écouter l’acte d’uriner. Cela se passe en général dans des toilettes publiques mais aussi dans le cadre privé lorsque la promiscuité rend le partage de l’acte inévitable et invivable. Ce syndrome peut aussi être déclenché sous la contrainte d’un temps limité ou d’un ordre pour faire uriner. C’est souvent le cas pour les enfants : « va faire pipi », « dépêche toi, tu as une minute ».
La parurésie est une peur irrationnelle
On estime que près de 10 % de la population serait sensible à la parurésie, ce pourcentage pouvant être augmenté en raison d’une sous-estimation due à la gêne de devoir avouer être victime de ce syndrome.
Une personne parurésique ne présente aucun trouble de type physiologique car elle peut uriner tranquillement lorsqu’elle est seule. A l’inverse, elle peut présenter un trouble psychologique en public qui peut la bloquer fortement au point de ne plus pouvoir uriner. Et les situations peuvent être nombreuses toute la journée alors que l’être humain peut uriner plusieurs fois par jour : travail, sorties, transports, festivals, etc…
Ne pas pouvoir uriner en étant entouré dans des toilettes publiques, en connaissant une situation de stress par la vue et l’écoute, en étant pressé par le temps… génère évidement des répercussions sociales. Ainsi, ce n’est pas pour rien que ce syndrome est qualifié de phobie sociale !
La parurésie peut donc dégénérer en véritable phobie sociale pour laquelle il existe des degrés différents. Au début, le trouble peut s’exprimer simplement au moment d’être en position de pouvoir uriner dans le sanitaire. Mais si le mal s’installe avec l’habitude, la stress s’invite dés lors que la personne ressent le besoin d’uriner. Plus grave encore, la peur peut bloquer la vie sociale.
Ainsi, dans les cas extrêmes, certaines personnes seront dans la totale incapacité d’uriner en dehors de chez elles avec des conséquences dramatiques. Il leur faudra prévoir le moment où elles devront uriner pour être présentes près d’un lieu sur ou de pouvoir rentrer au domicile. Sans solution, il leur faudra éviter de boire ou bien se retenir d’uriner entrainant alors des souffrances physiques et des problèmes de santé comme la déshydratation ou des dysfonctionnement urinaires. Devoir parcourir des centaines de mètre en pleine nature, éviter des longs trajet et des voyages, etc… provoqueront un isolement social.
Les hommes plus touchés que les femmes par la parurésie
En général, et cela peut sembler logique, les hommes sont plus touchés que les femmes par ce syndrome. Cela s’explique par le fait que les femmes ne sont habituellement pas confrontées à la miction dans des urinoirs publics en ligne et aux regards des voisins urinant à 50cm. La taille du pénis, la position sociale, la hiérarchie, l’agressivité, l’ethnicité du compagnon de miction, etc… peuvent aussi aggraver le trouble. Aussi, les conventions sociales admettent que les hommes jouissent de la liberté d’uriner en public à peu près n’importe où cela est hygiéniquement possible sans autre intimité que de tourner le dos aux vues.
A l’opposé, les femmes, qui doivent se dénuder le bas du corps, urinent généralement dans des cabines protégées des vues. Elles peuvent être cependant touchées par la gêne à faire du bruit et à être écoutées uriner. Ce n’est pas pour rien que la meilleure copine doit monter la garde devant la porte des toilettes publiques ou le buisson en pleine nature. Ainsi, et uniquement au japon, il existe dans les toilettes japonaises féminines un dispositif original : l’otohime. Cette composante du wc japonais a pour fonction d’imiter le bruit d’une chasse d’eau pour couvrir le bruit de la miction dans l’eau de la cuvette du wc.
Un autre exemple est qu’une femme devant remplir un flacon d’urine dans un hôpital ira uriner aux toilettes tandis qu’un homme sera plus facilement invité à déposer quelques ml d’urine directement dans le flacon et ce dans le cabinet du médecin en lui tournant le dos.
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Une problématique plus répandue qu’on le croit
Nul n’ose avouer son complexe d’une impossibilité à uriner en public, de partager son expérience, de questionner les autres sur leur pudeur à effectuer aussi une miction en public. Par contre le web est une source intéressante de recherche sur l’urophobie pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène. L’anonymat ouvre les esprits. Ainsi, il suffit de commencer à taper sur son moteur de recherche « peur d’uriner » pour qu’un robot comme Google affiche automatiquement des propositions de choix de requêtes comme «peur d’uriner en public», «peur d’uriner la nuit», etc… avec plus de 200 000 résultats. Aussi en fouillant les forums, on se rend compte que le sujet est porteur avec nombres d’hommes et de femmes qui partagent leurs expériences. De la petite gêne vivable au handicap invalidant, la parurésie fait partie de la vie publique…
Quelles sont les causes de la paruresie ?
L’énurésie désigne l’écoulement involontaire des urines. C’est l’habituel pipi au lit des enfants qui ne peuvent pas encore trop se retenir durant la nuit. Au contraire, la parurésie, désigne le fait que ces urines ne puissent sortir par la miction naturelle à cause d’une angoisse, d’une peur à être vu ou entendu. Ce trouble peut apparaître dès l’enfance et se poursuivre à l’âge adulte tout en se compliquant. Les raisons de ce syndrome sont expliquées basiquement par un état de stress qui contracte les sphincters. L’origine de ce stress est à rechercher dans un problème d’ordre psychologique chez le sujet souffrant d’une incapacité à uriner en public.
Urologues et psychologues s’accordent pour des causes psychologiques variées. Les racines traumatiques d’une urophobie peuvent être nombreuses : moqueries des camarades dans les toilettes, manque d’hygiène des sanitaires, absence de portes, enfant élevé seul par sa mère laquelle n’a pas pu fréquenter à ses côtés les urinoirs masculins, pression psychologique des enseignants, etc…
La miction est pourtant un acte naturel
Ce sont les reins qui se chargent de produire l’urine qui circule ensuite jusqu’à la vessie où elle sera stockée dans l’attente de la miction. Cette vessie est constituée d’une paroi intérieure faite de plusieurs couches musculaires. Lorsque la vessie se remplit, ses parois se tendent sous l’effet du volume qui augmente. Lorsque la pression atteint une certaine limite, un message est envoyé au cerveau pour provoquer une envie d’uriner. Un simple stress peut alors empêcher un individu de s’empêcher d’uriner.
Le recours à la psychologie
C’est bien sûr un problème psychologique qui est à l’origine de ce trouble et bien souvent, une telle phobie trouve sa source dans l’enfance. Le psychologue ou le psychiatre sont à même de pouvoir traiter ce genre de stress à la miction en public.
Pouvoir parler de sa peur est un premier pas pour une prise de conscience. C’est une première démarche pour éviter que la parurésie ne deviennent envahissante et handicape une vie normale. En effet, éviter de boire un verre entre amis dans un bar par peur de devoir uriner plus tard, refuser des invitations à sortir, peuvent à terme entrainer un individu dans la spirale de l’isolement social. Les thérapies cognitives et comportementales peuvent aider à la gestion du stress pour supprimer la parurésie.
Exemple de thérapie : Il s’agit ici de confronter progressivement la personne à l’ambiance et au décor qui la stresse. Ainsi, entrer dans les toilettes publiques uniquement pour s’y laver durant quelques séances est un pas vers la guérison. Puis, petit à petit s’approcher des urinoirs et s’en aller. A chaque étape, il suffit d’allonger la durée de la présence dans les toilettes. Pourquoi pas s’enfermer un peu dans un sanitaire public pour s’habituer aux bruits extérieurs.
Il n’est jamais trop tard pour agir contre le stress et apprendre à faire pipi ailleurs que chez soi. Un entrainement individuel est la solution pour se sortir de cette situation de peur. La pratique du naturisme peut etre une thérapie originale !