De la préhistoire au wc japonais
De nos jours, le wc japonais est capable de prouesses dignes de la science fiction. Détecteur de présence qui ouvre la lunette de l’abattant wc, diffuseur de parfum et de musique, commande vocale pour déclencher un jet d’eau lavant, sèche fesses pour supprimer l’humidité, chasse d’eau automatique au départ de l’utilisateur, etc… La technologie des wc n’a plus de limites. L’époque préhistorique est loin derrière nous.
Déféquer comme Cromagnon
L’homme moderne a peu évolué dans sa manière de déféquer depuis le temps des cavernes. S’il a sûrement ressenti le besoin et l’envie de se cacher pour répondre à l’évolution des normes sociales (parcoprésie, parurésie), concernant la manière de se soulager, la technique du corps n’a jamais changé. Que ce soit en pleine nature ou sur la cuvette d’un wc japonais, on descend le bassin à hauteur raisonnable, on pousse pour évacuer une grosse commission, puis on se relève pour reprendre ses activités sans se soucier d’autre chose. Pour cela, il est utile d’observer un chien pour prendre conscience de l’acte, le meilleur ami de l’homme étant resté à ce mode de vie depuis le fond des âges.
L’apparition du besoin de s’essuyer
Vivre nu comme nos ancêtres n’imposait pas vraiment de s’essuyer les fesses. Ceux-ci avait un mode de vie animal et extrêmement rustique, où la pudeur et la gêne n’existaient peut être pas. Alors, pourquoi est il apparu ce besoin de prendre soin de nos fesses après la défécation ? On peut imaginer plusieurs raisons logiques qui vont de l’apparition des vêtements, à la sédentarisation, en passant la sexualité, etc… :
Les vêtements : C’est inévitablement l’apparition des premiers vêtements, destinés surtout à se protéger du froid ou des intempéries, qui a du provoquer chez l’homme et la femme l’envie d’avoir la région anale moins sale que d’habitude. Si nu durant l’été, il n’y avait aucun souci, conserver des traces d’excréments sous une peau de fourrure durant l’hiver devait quand même interroger les sens de nos ancêtres, même si ceux-ci étaient habitués à une évidente rusticité. Puis, au fur et à mesure que les vêtements sont devenus plus proches du corps et avec un port permanent, il a fallu trouver des solutions pour l’après défécation.
La sédentarisation : L’apparition de l’habitat sédentaire a entrainé un profond changement des modes de vie et des règles sociales. Vivre dans un campement nomade bien aéré ou vivre enfermé dans une cabane durable recouverte de torchis, ce n’est pas la même chose. Ainsi, les premières règles minimales d’hygiène ont pu faire leur apparition contre les odeurs et la crasse pour s’éloigner de l’animalité de circonstance dans une époque très rude à vivre afin de favoriser une meilleure vie en collectivité.
La sexualité : Appréciant de plus en plus le confort et inventant sans cesse des moyens d’accéder à une augmentation croissante de celui-ci, l’homme et la femme se sont sophistiqués. Le rapport sexuel animal proche de la pulsion de reproduction a dû laisser place à des relations physiques beaucoup plus élaborées où la séduction à l’autre et le soin apporté au corps ont nécessairement pris le tremplin de l’évolution. C’est la femme qui a pu être le moteur essentiel d’une meilleure hygiène anale. En effet, les positions sexuelles basiques qu’adopte une femme offrent son anus à la vue et aux narines de son compagnon.
La santé : Conserver autour de son anus des traces d’excréments entraine une déplorable hygiène qui propulse le corps humain vers des problèmes de santé tels des démangeaisons, brûlures, hémorroïdes, fistules, etc… Alors, les prurits anales obligent à se gratter entre les fesses avec les doigts et les ongles avec toutes les conséquences que l’on peut deviner sur la transmission de germes et virus pathogènes aux autres membres du groupe humain. Occupe toi de tes fesses… peut donc être une très ancienne expression riche de sens !
Les premières façon de s’essuyer
Nul besoin de trop réfléchir pour deviner les premiers modes opératoires. En effet, chacun a déjà eu des expériences en pleine nature. Seul au monde, les fesses nues et souillées, il a fallu répondre à un besoin urgent sans avoir sur soi un habituel paquet de mouchoirs jetables en papier. Alors, nous avons tous fait comme nos premiers ancêtres devant trouver une solution pour s’essuyer sommairement les fesses. C’est à dire prélever dans la nature de larges feuilles ou équivalents. Aussi, par chance de la proximité d’un ruisseau forestier, chacun a pu constater l’utilité d’un cours d’eau pour un nettoyage optimum et l’agréable sensation d’un corps propre après avoir déféqué.
Une évolution de l’essuyage
Tout évolue par besoin de confort et aussi selon le statut social. Les feuilles des arbres ont laissé place, surtout pour les plus riches, à d’autres matières et matériaux. Du foin, des raclettes en bois, des coquillages, des éponges, de la laine de mouton, des chiffons, des tissus plus nobles… jusqu’à l’insolite journal qui finira par donner l’expression de « torche cul » pour désigner une mauvaise presse.
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POUR EN FINIR AVEC L’ESSUYAGE DES CROS MAGNONS :
L’apparition du papier toilette
C’est au début du XXe siècle que l’industrie commence à produire du papier toilette, produit de luxe réservé alors aux riches familles. Puis, le « bulle corde lisse », papier lisse et très fin se popularisera après guerre en France. C’est dans les années 70, que la ouate de cellulose permettant la fabrication d’un nouveau type de papier très doux et agréable au toucher, permettra au papier toilette actuel de décoller pour s’imposer comme un unique mode d’hygiène après la défécation dans une cuvette de wc. Il sera responsable du déclin puis de la chute du bidet. Depuis quelques années, les lingettes humides s’invitent de plus en plus comme propositions pour remplacer le rouleau de papier sec.
La destination vers le lavage
Le cul dans la rivière fut évidement la première méthode logique d’accès à l’eau, suivie par le seau d’eau à ramener chez soi. Les romains avaient développé un système extrêmement ingénieux de latrines qui permettait de laisser passer une éponge humide au bout d’un bâton pour se laver les fesses après avoir déféqué, tout en restant assis. Il fallait ensuite rincer l’éponge dans une rigole et répéter l’opération jusqu’à satisfaction. Plus tard, la France popularisera l’usage du bidet. A noter que les musulmans se lavent depuis longtemps avec leur main.
L’invention du bidet
Apparu en France vers 1710, ce sanitaire désignait un petit cheval de poste car l’utilisateur doit l’enfourcher. Il permet de se laver l’anus et/ou les parties génitales avec de l’eau. Il fut une révolution hygiénique, mais les français le dénigreront en masse dés les années 70 jusqu’à en oublier son usage au profit d’un essuyage au papier toilette. Le bidet francais reste encore très populaire trouvant sa place logique à coté de la cuvette wc dans énormément de pays autour du monde.
La technologie du wc japonais lavant
Le wc lavant est l’ingénieuse intégration d’un bidet sur une cuvette de wc. Il déploie une buse qui permet la diffusion d’un jet d’eau sous pression lequel agit comme un karcher pour éliminer les résidus d’excréments autour de l’anus et laver la zone anale. Il permet aussi aux femmes de rincer leur vulve après la miction ou un rapport sexuel. Il s’est surtout popularisé au Japon. En conséquence, il est connu dans le monde entier sous l’appellation de wc japonais ou de toilette japonaise. Il reste assez confidentiel en France, en Europe et en occident en général alors que les ventes explosent en Asie et notamment en Chine.
L’avenir du wc japonais
Il parait inconcevable de régresser vers la préhistoire, pour vivre sans toilettes hygiéniques, tant l’espèce humaine est attirée naturellement vers l’évolution. La technologie va encore améliorer le concept, naissant à l’échelle de histoire humaine, du wc japonais lavant. Sa production de masse actuellement en Asie, essentiellement pour le marché chinois, est en train de diminuer fortement le prix de fabrication. Si le wc japonais était hors de prix, il y a quelques années encore, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les modèles basiques non électriques sont assez économiques.
Pouvant s’acquérir sous la forme d’un kit, d’un abattant ou d’un bloc wc à poser, la toilette japonaise peut s’inviter dans tous les foyers de France dans une fourchette de prix allant de 40€ à 1500€. Il n’est plus nécessaire de dépenser 5000€ pour bénéficier des services d’un wc japonais et pour profiter de l’agréable sensation d’un retour à l’hygiène après avoir déféqué.
Un wc japonais tourné vers le bien être
Il existe deux raisons essentielles qui doivent propulser le wc lavant vers une destination autre que l’hygiène qui fut le point de départ de l’aventure de ce type de sanitaire :
1. Offrir toujours plus de fonctions aux utilisateurs actuels dans une course sans fin. Ainsi, il faudra proposer toujours plus de confort pour satisfaire la clientèle.
2. Conquérir les marchés réfractaires à une hygiène à l’eau. Il s’agira de proposer des fonctions indispensables pour convaincre une clientèle habituée au papier toilette.
La santé et le confort, le zen, c’est à dire le bien-être de manière générale, vont devenir les moteurs des prochaines générations de wc japonais, surtout que la technologie permet de plus en plus de prouesses en matière de miniaturisation et de prix. Bienvenue dans un autre monde qui confirme le principe de l’évolution de Darwin.